Choisir l’EHPAD adapté pour un proche, sénior, présentant des troubles mentaux avancés

Face à la progression de troubles mentaux sévères chez un parent ou un membre âgé de la famille, le choix d’un établissement spécialisé médicalisé devient primordial. Il s’agit non seulement de garantir la sécurité et la qualité de vie du proche voire de son conjoint, mais aussi d’offrir un accompagnement médical, sur mesure et répondant aux besoins de soins de la personne. Préparer en amont l’entrée en EHPAD, bien le sélectionner, permet d’aborder ce passage délicat avec plus de sérénité, tout en préservant le bien-être du proche, celui de ses aidants et de sa famille.
Pourquoi le choix de l’établissement est-il déterminant ?
Des symptômes comme des pertes de mémoire importantes, une désorientation ou des réactions agressives peuvent bouleverser familles et proches aidants.
La détérioration progressive de l’autonomie et les manifestations comportementales déviantes liées à certaines démences, demande à porter une attention toute particulière à la sélection de l’EHPAD, afin qu’il corresponde parfaitement aux besoins du malade. L’environnement proposé, le niveau de formation du personnel, la prestation médicale et la diversité des activités offertes sont autant de critères qu’il convient d’évaluer sereinement.
Aussi, choisir en amont de l'aggravation de la maladie la structure adaptée, limitera les complications familiales, évitera les allers-retours administratifs éprouvants et surtout préparera l’entrée du malade dans les meilleures conditions. Un accompagnement réfléchi en famille, préparé avec le Sénior avant que la maladie ne s'aggrave, réalisé avec une équipe compétente et spécialisée, dans un EHPAD évalué et choisi, favorise l’intégration, contribue à stabiliser l’état de détérioration mental, stimule les capacités cognitives et physiques et favorise le maintien des repères.
A l’inverse, un EHPAD qui s’avérerait être inadapté pour la personne, pris dans l’urgence, peut accentuer l’anxiété, accélérer la dégradation physique et psychique du résident et son glissement rapide et créer des conflits familiaux.
Pourquoi le calcul du GIR est essentiel dans le choix d’un EHPAD ?
Avant toute entrée en EHPAD, l’évaluation du niveau de dépendance de la personne âgée est indispensable. Ce niveau, appelé GIR (Groupe Iso-Ressources), est déterminé à l’issue d’une visite d’évaluation médico-sociale faite au domicile du résident, s’il souhaite rester à domicile, au cabinet du médecin traitant du Sénior ou sinon avec le médecin coordonnateur de l’EHPAD.
Il permet de classifier le degré de perte d’autonomie sur une échelle de 1 (très dépendant) à 6 (autonome).
Cette évaluation ne sert pas seulement à orienter la personne âgée vers la structure adaptée (maintien à domicile, EHPAD ou Résidence Service Sénior), mais elle détermine aussi le montant des frais liés à la dépendance qui sont facturés à domicile et en EHPAD et conditionne également l’accès à certaines aides financières (l’APA).
Bien calculer le GIR, c’est poser les bases d’un accompagnement pertinent et économiquement soutenable par les familles.
En fonction du degré de dépendance et des pathologies du Sénior, il conviendra de choisir l’EHPAD adapté à la situation (gestion de la maladie de Parkinson et de la maladie d'Alzheimer / présence d’une unité protégée ainsi que d’un jardin thérapeutique mais aussi d’un PASA, d’espaces sensoriels de détente et de stimulation alternatifs…)
Ma Solution Sénior vous permet d’évaluer votre dépendance en calculant en quelques secondes votre GIR, puis de choisir la résidence qui sera adaptée à vos besoins et moyens.
Quelles sont les structures qui existent pour accompagner les séniors atteints de graves troubles comportementaux ?
Plusieurs types d’établissements accueillent les personnes âgées souffrant de troubles psychiques ou de maladies neurodégénératives. Le choix dépend principalement de l’intensité des symptômes, de leur caractère évolutif et du profil du patient.
En définissant les besoins immédiats mais aussi prospectifs du malade, il sera plus facile de cibler la prise en charge adaptée.
Les unités spécialisées dans les EHPAD classiques
De nombreux EHPAD disposent aujourd’hui d’unités de vie protégée dédiées aux résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Ces espaces offrent un environnement sécurisé, conçu pour prévenir les risques de fugue ou d’accident domestique. La présence d’un personnel formé spécifiquement avec des Assistantes de Soins en Gérontologie (ASG) pour prendre en charge ces pathologies assure une surveillance continue et un accompagnement personnalisé, tant sur le plan médical que relationnel.
L’accès à ces unités dépend du degré de perte d’autonomie et de la sévérité des troubles observés. Leur organisation vise à préserver les repères du résident, à apaiser les angoisses, à favoriser la déambulation et à proposer un accompagnement personnalisé.
Les structures renforcées en cas de situations complexes
Pour certains profils marqués par des symptômes très sévères ou des crises régulières, l’orientation vers une Unité d’Hébergement Renforcé (UHR) s’impose. Ici, la prise en charge médicale est plus intense, associée à des approches thérapeutiques complémentaires, notamment au niveau psychiatrique et comportemental.
L’objectif majeur de ces structures reste de stabiliser la santé mentale du résident dans un cadre rassurant et sécurisé. Dans certains cas et selon l’évolution des résidents, un retour en unité classique peut être envisagé si le résident est apaisé et répond positivement aux traitements médicamenteux qui lui sont administrés.
Quels sont les signes qui indiquent que le placement d’un proche dans une unité spécialisée devient nécessaire ?
Être attentif à certains signaux permet d’agir avant l’épuisement familial ou la mise en danger du sénior.
Les démences séniles ou autres maladies apparentées touchant particulièrement les séniors comme la maladie d’Alzheimer, de Parkinson, la démence à corps de Lewy ou suite à un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) s’installent souvent de façon insidieuse, progressive, jusqu’à rendre impossible le maintien à domicile de la personne, malgré les efforts des proches aidants et des professionnels de maintien et de soins à domicile.
Quels symptômes observer ?
Troubles majeurs de la mémoire et confusions fréquentes
Difficultés à réaliser les gestes quotidiens (toilette, repas, etc.)
Perte des repères spatiaux et/ou temporels répétée
Agressivité persistante ou réactions imprévisibles
Comportements dangereux ou expositions fréquentes à des accidents domestiques
Perte de mémoire
Difficulté à parler et à s’exprimer
Errance
Désintérêt
L’apparition simultanée de plusieurs de ces symptômes peut conduire à envisager un placement dans une résidence spécialisée, mais le Sénior peut aussi les cacher longtemps. Préserver la sécurité et la dignité de la personne doit primer sur l’attachement au maintien à domicile à tout prix qui parfois, n’est plus adapté (fugue, agressivité, errance et déambulation, refus de s’alimenter et d’assurer une hygiène de vie). Avant toute démarche de placement en établissement spécialisé, il est essentiel de consulter son médecin traitant ; il sera en mesure d’évaluer précisément le niveau de dépendance et de valider la nécessité d’une entrée du Sénior dans un établissement spécialisé.
L’accompagnement des aidants familiaux ne doit pas être négligé. Prenant sans cesse soin de leur parent parfois nuit et jour, ils arrivent à un stade de fatigue et de stress chronique qui peut être accompagné d’un isolement social ou d’un sentiment d’échec ou de culpabilité face à ce qui est impossible à résoudre. Ils peuvent avoir besoin, eux aussi, d’un accompagnement psychologique et d’une période de répit qui les aidera à retrouver un équilibre de vie.
Sur quels critères évaluer un EHPAD spécialisé dans la prise en charge de la démence ?
Bien choisir son établissement ne se résume pas à visiter quelques chambres. Certains éléments doivent impérativement être pris en compte et figurer dans votre check list avant toute prise de décision.
Le niveau de formation de l’équipe soignante
La gestion des maladies neurodégénératives demande une expertise spécifique. Une équipe compétente et formée aux fluctuations d’humeur et à l’évolution des troubles sait s’adapter au quotidien des malades pour maintenir une qualité de soin adaptée au résident. Cette compétence professionnelle contribue à instaurer un climat de confiance, bénéfique pour le sénior comme pour sa famille.
Vérifiez ainsi si l’EHPAD dispose d’unités spécialisées correspondant à la pathologie de votre proche (unité Alzheimer, UHR, PASA, Jardin thérapeutique…). Ce sont là des critères déterminant pour garantir une prise en charge adaptée et éviter une réorientation douloureuse en cours de séjour.
Vous pouvez aussi vérifier les diplômes du personnel. Ces derniers doivent être diplômés en tant qu’infirmiers et Assistants de Soins en Gérontologie et l’animateur aura aussi dû recevoir des formations particulières.
La sécurité et la convivialité des lieux
Au-delà des soins, l’aménagement des locaux est aussi important. Un environnement sécurisé (portes fermées, équipements antichute), une signalétique claire, des espaces verts accessibles et fermés voire un jardin thérapeutique, une architecture pensée pour la sécurité des patients et favoriser leur déambulation sans contraintes, un PASA qui permet de stimuler par petit groupe les résidents, contribuent tous à stimuler encore les patients, à limiter leur sentiment de confinement dans une unité fermée et à encourager leur socialisation et leur contact avec la nature.
Un cadre chaleureux, stimulant et personnalisé favorise l’intégration, quel que soit le niveau d’autonomie. Soyez attentif à la qualité du bâtiment, à sa décoration, sa luminosité, ses espaces communs, mais aussi aux activités proposées.
Vie quotidienne et soutien : quelle qualité d’accompagnement rechercher ?
En EHPAD spécialisé, le projet de vie du résident reste central, même si ses capacités sont diminuées, différentes. Comprenez bien la dynamique thérapeutique de la résidence : ressentez-vous des résidents sur médicamentés ou percevez-vous des soins alternatifs dont l’objectif est de prendre soin de la personne, de la détendre, de la stimuler plutôt que de la médicamenter comme l’a dénoncé le Sénat en 2022 qui demandait de mettre en place dans les EHPAD des alternatives thérapeutiques non médicamenteuses.
Vous pouvez ainsi demander si l’EHPAD fait appel à des réflexologues, des ostéopathes, utilise la thérapie-animale et musicale…
Analysez aussi les activités structurées par les professionnels soignants et d’animation qui ont pour objectif de ralentir la maladie et ses conséquences, maintenir l’estime de soi et stimuler les relations sociales. Ateliers créatifs, musicothérapie, jardinage ou groupes de discussion contribuent à la stimulation cognitive et motrice de chaque participant. En regardant les activités organisées, souhaiteriez-vous en bénéficier ? Les trouvez-vous enfantines ou adaptées ? Forgez-vous votre opinion.
Les meilleures maisons de retraite proposent :
Des ateliers mémoire adaptés au rythme de chacun réalisées pour des adultes et non pas pour des enfants
Des moments de détente pour réduire le stress, mais surtout un accès à une médecine ou à des soins alternatifs non médicamenteux
Des sorties dans les espaces extérieurs pour renouer avec la nature, jardiner
Des animations d’adultes variées favorisant l’éveil et le sentiment d’utilité.
Des bénévoles formés qui viennent appuyer les professionnels qui sont trop peu nombreux dans les EHPAD
Privilégiez les établissements qui valorisent la communication avec les familles et encouragent leur implication. Maintenir un lien affectif fort avec votre parent, même si les relations sont difficiles ou qu’il ne vous reconnaît plus, facilite son adaptation et renforce son sentiment de sécurité qui sont essentiels pour faire face à sa perte de repères.
Tableau comparatif des principales structures d’accueil pour seniors atteints de troubles mentaux