Comment se comporter avec un proche atteint d'Alzheimer

Publié le 13/05/2024


Faire face à la maladie d'Alzheimer d'un proche n'est pas seulement un défi médical, mais il est aussi émotionnel et relationnel. Cette maladie altère la mémoire et les capacités cognitives de la personne mais modifie aussi notre interaction avec celle qui en souffre. 


Afin de mieux communiquer avec elle et de maintenir une relation positive avec le malade, il est important pour les familles et les aidants de mieux comprendre la maladie et ses impacts. C'est ce que propose cet article, destiné à tous les aidants, qui apportera des clés, des orientations et des conseils pratiques tant sur le comportement à adopter que sur la communication que vous pourrez avoir avec votre proche atteint de la maladie d'Alzheimer. 


Vous parviendrez ainsi à mieux gérer les défis du quotidien et à préserver la dignité et le bien-être de la personne.


Comprendre la maladie d'Alzheimer

La maladie d'Alzheimer est une affection neurodégénérative progressive qui affecte principalement les personnes âgées. Elle entraîne une perte de mémoire, des troubles de la pensée et des changements comportementaux. 

Cette maladie impacte considérablement la capacité du patient à interagir avec ses proches. Les premiers signes de la maladie apparaissent souvent avec l'oubli de conversations récentes ou de noms mais aussi la  confusion de lieux géographiques familiers.

Adopter une approche bienveillante, pleine de patience sera essentiel ; les personnes atteintes par Alzheimer peuvent en effet se sentir vulnérables à mesure que leur autonomie diminue. Apprendre à être empathique les aidera à maintenir leur dignité ; les soutenir et créer un environnement sécurisant leur apportera toute la force nécessaire pour lutter contre cette maladie dégénérative.


Les gestes pour bien communiquer avec un malade atteint d'Alzheimer

Les changements cognitifs subis par les personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer, notamment lors de son entrée en E.H.P.A.D., peuvent rendre la conversation difficile ; il est donc essentiel de mettre en place une stratégie de communication.

Rester calme, patient et compréhensif, montrer de l'empathie et éviter de corriger systématiquement les erreurs ou les confusions (ce qui entraîne frustration et détresse) amélioreront le dialogue.
Parler lentement, construire des phrases courtes et maintenir un contact visuel peuvent aussi aider à être plus efficace. 

Voici quelques clés utiles :
  • Utiliser des noms propres : préférez « Bonjour, maman » à juste « Bonjour » pour renforcer l'identité, mais aussi une certaine proximité.

  • Sourire fréquemment : un visage souriant et rassurant apaise et oriente positivement l'interaction.

  • Sourire fréquemment : un visage souriant et rassurant apaise et oriente positivement l'interaction.

  • Utiliser le toucher : un contact physique doux, comme tenir la main, offre un réconfort et renforce le lien durant vos échanges.

  • Valider les sentiments : plutôt que de contester leur réalité, ou les contredire, soyez attentifs, réconfortez-les et diminuez ainsi leur anxiété, mais, ne les infantilisez pas, ces proches restent des adultes, vos aînés qui ne veulent pas se sentir humiliés.

  • Utiliser des techniques de redirection pour attirer doucement l'attention de la personne vers des activités plus apaisantes ou des sujets de conversation plus légers diminuent l'agitation et l'agressivité.


Ne lui parlez pas dans une langue qui lui est étrangère, même s'il était bilingue ou en le mettant en échec en parlant de souvenirs récents ou de décès ; ce sont ces derniers que la personne a oubliés. Accentuez sur les souvenirs anciens. En mettant en pratique ces techniques, vous favorisez un échange harmonieux, constructif, tout en respectant la dignité et les besoins émotionnels.


Créez un environnement stimulant



L’optimisation de l'espace de vie des résidents Alzheimer

L'aménagement de l'espace de vie, que ce soit dans les maisons de retraite médicalisées ou à domicile, est essentiel pour minimiser le stress et les risques encourus par les résidents atteints de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer.


Aussi, afin de garantir leur sécurité et confort :

  • éliminez les obstacles physiques qui peuvent entraîner des chutes, ou les éléments générateurs de risques (gaz, eau chaude - la réduire à 49°c maximum-, argent, couteaux),

  • préférez des couleurs et des textures qui calment et réduisent l'anxiété ; évitez ainsi les espaces surchargés, trop stimulants,

  • mettez en place un éclairage adéquat qui évitera la l'activité nocturne,

  • installez un lit médicalisé qui descende assez bas pour éviter les chutes nocturnes, de même qu'une chaise de douche et une douche italienne, une rehausse de WC, des couverts ergonomiques.

  • Mettez en sécurité les médicaments, supprimez les armes à feu et mettez des verrous aux fenêtres.


Ces adaptations visent à créer un cadre de vie qui réduit le risque d'accidents les personnes âgées tout en favorisant leur autonomie, contribuant ainsi à une meilleure qualité de vie au sein de l'établissement ou à leur domicile.


Intégrez des repères visuels

L'utilisation de repères visuels améliore l'orientation des personnes âgées dépendantes, malades d'Alzheimer.


Ainsi, en identifiant des pièces à vivre au moyen de pictogrammes ou de couleurs spécifiques, les résidents parviennent non seulement à mieux s'orienter dans leur espace, mais aussi à être plus autonome et à gagner en confiance.


La couleur rouge vive excitera la personne quand les couleurs beige, rose pâle , orangés tranquillisent la personne


Les couleurs plus sombres comme le noir, le brun, le gris peuvent susciter chez le résident la peur de s'effondrer et le blanc peut se révéler être aveuglant.


De plus, en simplifiant l'environnement visuel, le potentiel de stress et d'angoisse est diminué, créant ainsi un cadre de vie plus apaisant et sécurisant pour tous les occupants. Ainsi, les décors bariolés ou compliqués comme les rayures, les damiers, les quadrillages ou les losanges seront à proscrire.


Des techniques pour gérer les comportements difficiles

Certains comportements peuvent être difficiles à gérer comme l'agitation, les répétitions verbales et l'agressivité. Ils sont fréquents aux stades avancés de la maladie, peuvent être déroutants et éprouvants tant pour les familles que pour les proches. 


Aussi, nous avons vu qu'en apprenant à mieux interagir, avec compassion et patience aussi, nous pouvons non seulement apprendre à gérer des situations stressantes avec confiance et sérénité, mais aussi améliorer significativement la qualité de vie de nos proches. 


Il est aussi utile d'adapter sa gestuelle et sa posture 


Adaptez votre posture

Pour qu'il vous comprenne, votre proche devra aussi vous voir ; ne lui tournez donc pas le dos, restez visible. Votre langage non verbal, à fortiori corporel (gestes, expressions du visage…) l’aidera à mieux vous saisir.


Si vous discutez, asseyez-vous et restez avec elle, ne vous levez pas si elle est assise et ne faites pas autre chose ; soyez attentif, pleinement disponible.


Interagir avec bienveillance, faire attention à sa posture et à son langage non verbal, adopter une posture correcte, vous aidera à gérer efficacement les situations difficiles mais surtout à prévenir des crises en réduisant les facteurs qui les déclenchent.



Cultivez la patience et la flexibilité

Faire face à des comportements difficiles demande patience et agilité tant de la part des proches que du personnel soignant qui voient les troubles et la maladie évoluer. 


Les comportements induits par la maladie d'Alzheimer sont souvent la manifestation d'un inconfort ou de frustrations. Aussi, n'oubliez pas qu'y répondre frontalement est contre-productif ; apprenez à devenir empathique, adaptez vos interventions aux besoins et favorisez une communication claire et rassurante.  Vous apprendrez ainsi à mieux reconnaître les signes d'agitation et les réduirez significativement.


Il est également utile de construire puis de maintenir une routine qui diminue l'anxiété chez les personnes atteintes d'Alzheimer.


Appuyer les personnes  au quotidien